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La reconversion obligatoire

En 1975 (premier recensement au nouveau village) il y avait 125 habitants, dont une soixantaine originaires de l'ancien village, dans le tableau suivant est présentée l'évolution professionnelle de la population dans les premières années du nouveau village[Source : A. Latz, 1979 : p.87] :

ancienne activité nouvelle activité  
pépiniériste, vigne pépiniériste, plantes d'ornement  
sans profession magasin de "cadeaux"  
boulanger employé municipal  
boulangère fait des ménages  
agriculteur salarié agricole  
ouvrier agricole ouvrier agricole  
agriculteur et bar-tabac (épouse) hôtelier et hôtelière  
exploitant agricole exploitant agricole à Aups  
sans profession salon de thé  
agriculteur et hôtel (épouse) hôtelier et hôtelière  
chauffeur poids lourds chauffeur poids lourds  
agriculteur employé municipal  
fermier magasin de souvenirs  
gendarme en retraite + épouse magasin de souvenirs  
agricultrice fait des ménages  
agricultrice fait des ménages  
agriculteur gardien et jardinier de résidence secondaire  

Même si le lac a transformé l'ensemble des pays du Verdon, le village des Salles est devenu plus qu'ailleurs, une terre d'accueil et de loisirs. Alors que la population d'origine était composée essentiellement d'agriculteurs, il n'y en a plus que deux au nouveau village, même si beaucoup sont partis, ceux qui sont restés ont donc dû se reconvertir.

Pour les commerçants la question de la reconversion ou de la reprise d'une activité était épineuse. Ceux qui ont parié sur une activité touristique ne savaient pas vraiment à quoi s'attendre, même si on prévoyait un avenir meilleur pour le nouveau village. Les jeunes ont plus facilement tenté le coup de la reconversion, mais vu qu'ils partaient de presque rien, ils se sont endettés pour plusieurs années, comme M.A. «On a pris l'hôtel mais on est parti de presque rien alors on a emprunté et on a fini de payer il y a peu de temps». Par contre, pour ceux qui avaient plus de cinquante ans, il n'était pas possible de reprendre une activité, comme le boulanger et sa femme ou encore les plus vieux agriculteurs. D'après A.Latz [1979 : p.90], les plus vieux ont souffert des changements brutaux, car en-bas ils étaient actifs et s'occupaient toujours à quelque chose, au nouveau village ils se sont subitement sentis inutiles.

Ainsi la reconversion professionnelle est quelque chose de difficile car elle est chargée d'incertitude, de plus elle vient s'ajouter aux changements de vie de l'ensemble d'un groupe social, en restant au nouveau village les Sallois doivent tout reconstruire, leur village, leur maison et leur vie, la reconversion professionnelle est une difficulté parmi d'autres, mais elle a eu, je pense un rôle dans la fragilisation de l'ensemble du groupe social.


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